Très largement exploré au cours des siècles et sujet de prédilection pour un grand nombre d’artistes, le nu n’en reste pas moins un exercice périlleux. Le corps est certes la partie matérielle de l’homme mais et surtout le temple de l’esprit.
Il est aujourd’hui trop fréquent qu’un artiste s’engage dans cette discipline sans en maitriser les mécanismes.
Outre le trait, qu’il soit bon ou mauvais, nombreux sont ceux qui s’égarent dans les artifices d’une sensualité mal maitrisée, un érotisme facile, quelque fois pornographique.
Mickael Bastow a toujours dessiné. Les femmes surtout, nues le plus souvent.
Roland Topor dit de lui qu’il s’acharne à peindre des femmes pour leur donner ce qu’elles n’ont pas : son désir
Il les représente de toutes les couleurs, sous toutes leurs formes, dans toutes les positions.
Debouts, couchées, jambes fermées, parfois ouvertes, il tente d’en percer les mystères et nous entraine au cœur de leur intimité. Ses désirs et fantasmes donnent corps et vie à ses dessins. Il attise les nôtres.
Mais l’art est aussi une technique.
Tel Liotard & Lebrun, ou plus récemment Degas et Lucien Levy Dhurmer, Mickael Bastow a bien compris que rien ne pouvait rivaliser avec le Pastel. Le velouté et le grain de la peau, la fraicheur d’un visage, la lumière feutrée et diffuse...
Il y a quelques années, avec l’acquisition d’une chapelle dans le sud de la France, les dessins de Mickael Bastow entraient dans leur phase monumentale. A l’image de l’art byzantin, Les corps rappelant étrangement ceux de la Renaissance se sacralisent peu à peu ; le dessin serti de feuilles d’or devient fresque.
Le corps dépasse alors la matière pour devenir surnaturel.
© S.Guillot pour France Art Diffusion - 2012